Gagner des lettres au DPE pour sortir de la passoire énergétique, c'est possible !
Les astuces concrètes mises en oeuvre dans moins de 40m2 pour améliorer les performances énergétiques sans perdre trop de m2
En début d’année, j’ai suivi la formation “Concevoir une réhabilitation énergétique responsable du bâti ancien” du CEREMA. Un sujet sur lequel je voulais monter en compétences depuis longtemps ; la performance énergétique est au coeur de chaque rénovation aujourd’hui. L’obtention de cette certification m’a permis d’appréhender différents paramètres à prendre en compte selon les caractéristiques du lieu, les éventuelles pathologies existantes et les arbitrages liés au budget.
Ces apprentissages ont de suite été mis en pratique avec ce nouveau projet d’appartement 2 pièces, véritable passoire énergétique. De lourdes factures de chauffage, des parois froides en hiver, une chaleur étouffante l’été… mais surtout l’impossibilité de mettre l’appartement en location compte tenu d’un DPE peu performant. Heureusement, certains points étaient positifs : cet appartement au dernier étage possédait de bonnes huisseries avec double vitrage, de récents radiateurs à inertie sèche et l’isolation des combles avait été réalisé l’année précédente. Une bonne base pour entamer la transformation !
En co-propriété, certains travaux collectifs peuvent considérablement améliorer les performances de l’immeuble : isolation thermique par l’extérieur (ITE), toiture et planchers bas isolés, installation d’une ventilation mécanique répartie, remplacement des menuiseries communes… Mais soyons réalistes : ces chantiers ambitieux ne sont pas toujours la priorité en terme de travaux, ni accepté par l’ensemble des co-propriétaires car les budgets peuvent vite s’envoler. Résultat ? Ils sont parfois repoussés, voire abandonnés.
Quelles solutions mettre en oeuvre à l’échelle de son logement ?
Chaque cas est unique, c’est pourquoi je recommande en première étape de faire réaliser le DPE (Diagnostic de Performance Energétique) actuel ; notamment si la notation liée à votre bien était antérieure au 1er juillet 2021 car depuis les critères de notation ont changé. A partir de cette base, le diagnostiqueur pourra réaliser les préconisations adaptées au bien et un estimatif du futur DPE après réalisation de ces travaux. Un outil d’aide à la décision indispensable pour identifier les actions efficaces à réaliser sans être dépendant des votes en AG.
Les différentes simulations permettent de choisir les matériaux adaptés au lieu. Dans un petit espace où il faudrait isoler les murs par l’intérieur, l’objectif est de perdre le moins de m2 possible tout en gagnant un maximum de performance. Instinctivement on peut penser prendre l’isolant le plus épais ; néanmoins l’idée n’est pas de sur-performer, car à partir d’un certain point cela n’augmente pas toujours plus la note énergétique.
Quelles modifications ont été réalisées pour améliorer les performances de l’appartement ?
Isolation intérieur : pour atteindre une performance R=2m2.K/W. Cette formule barbare s’est matérialisée dans cet appartement par la pose de laine de verre d’une épaisseur de 7,5 cm recouvert par des plaques de BA13. En terme de finitions, les murs ont ensuite été enduits, poncés et peints pour une belle finition. Les anciennes corniches au plafond ayant été déposés, de nouvelles ont été installés pour conserver le cachet de l’ancien.
Ventilation : la salle de bain ne possédait pas de fenêtre mais seulement d’un vitrage fixe en second jour. Le choix d’une VMC hygroréglable permet de détecter le pourcentage d’humidité dans la pièce pour une gestion en toute autonomie. Par exemple suite à une douche, la ventilation se déclenche puis s’arrête dès que le pourcentage d’humidité atteint le seuil fixé. Idem dans la cuisine où un système similaire a été installé en complément de la ventilation naturelle.
Chauffe-eau : l’ancien ballon d’eau chaude, en plus d’être encombrant, était également énergivore. Désormais de nombreuses marques proposent des formats compacts qu’il est préférable d’installer verticalement (même s’il peuvent être fixés dans les deux sens). Cette configuration donne une meilleure stratification de l’eau se traduisant par une plus grande quantité d’eau chaude en haut du ballon.
Comme vu précédemment, le lieu disposait déjà de bons doubles vitrages, de radiateurs récents avec thermostats et d’une isolation des combles, ainsi les 3 modifications supplémentaires partagées ont permis d’améliorer de 2 lettres le DPE de l’appartement. Vous l’aurez compris, chaque cas est spécifique, mais cela vous donne un aperçu des travaux pouvant être réalisés à l’échelle d’un bien pour améliorer en tout autonomie les performances énergétiques.
Lors de travaux dans un intérieur, il est essentiel de prendre en compte les sujets liés au DPE. Toutefois cela n’empêche pas d’entreprendre d’autres améliorations décoratives par la même occasion : refaire la salle de bain, poser un papier peint dans la pièce de vie, créer une tête de lit dans la chambre…
Et vous, quels sont les prochains travaux que vous souhaitez réaliser dans votre intérieur ? Si vous souhaitez discuter de vos problématiques énergétiques ou d’aménagement intérieur, écrivez-moi à hellodosedeco@gmail.com 💌